Huit artistes, huit visions. Ce qui les unit, c’est qu’ils établissent leurs propres règles, contournent délibérément les conventions ou les renversent. Certains, comme Celia Längle, qui travaille avec des codes Morse, ou Pepper Lebeck-Jobe, qui envoie les messages d’amour les plus bizarres à sa femme par e-mail, voient cela comme un jeu ; pour d’autres, ce sont les codes eux-mêmes qui les poussent à trouver constamment de nouvelles stratégies (de survie) et à dévier de la norme. Car les suivre signifierait leur effondrement. Marie Lieb a été internée dans des hôpitaux psychiatriques pendant des années à la fin du XIXe siècle. Avec des morceaux de tissu déchirés et des chiffons qu’elle disposait sur le sol, elle a créé son propre monde, peut-être même une sorte de langage avec lequel elle a non seulement bouleversé les règles de l’hôpital, mais a aussi essayé de se faire entendre.

L’exposition collective "(dé)codé" explore les codes, les conventions et la communication. Toute notre existence, notre façon d’agir et de communiquer, est étroitement liée aux conventions sociales. Une visite impromptue, voire un appel téléphonique surprise, est rapidement considérée comme intrusive, les lettres sans formule de politesse comme impolies. Chaque jour, nous jonglons avec des codes invisibles, toujours prudents pour ne pas perdre notre équilibre. Nous pesons quel message envoyer, comment et à qui. Nous ne réussissons pas toujours. Surtout pour ceux qui cherchent à sortir des normes sociales, communiquer devient un défi – et une opportunité en même temps.

Avec des œuvres de Cuno Affolter, Olga Bushkova, Pradeep Kumar, Celia Längle, Pepper Lebeck-Jobe, Marie Lieb, Reto Mathis, Andreas Tschappu.